HISTOIRE

 

HISTOIRE SUCCINCTE DE TOURRETTES

ET DE SON TERRITOIRE

 

 

 

Des origines aux Romains et au Moyen-âge.

                                                                   

Nos prétendus « ancêtres Gaulois » n’ont laissé que de minces vestiges et une filiation aléatoire.

Au V° s. av.JC, la lente migration des Celtes a interpénétré des peuplades indigènes plus nombreuses, dont les Ligures, avec lesquels s’est formée la nation des Sallyens. Entre Aix en Provence et la vallée de la Siagne, ils installent leurs villages (oppida), entourés de palissades de bois, sur les saillants où les chasseurs primitifs traquaient ours, loups et sangliers. Quelques cultures apparaissent dans la plaine qui s’étend du territoire d’Aix à la vallée de la Siagne. Les Celtes ayant apporté la civilisation de l’outil, les oppida se renforcent de murailles de pierres : ainsi vont naître les jolis villages perchés qui parsèment nos collines.

 

La guerre de 122 av.JC contre les Sallyens d’Entremont (Aix), conduite par les Romains, marque le début de leur installation. Au siècle suivant, l’empereur Octave Auguste fixe une colonie à Fréjus avec les vétérans de la VIIIème légion. Ils mettent en valeur des « villas » dans la plaine (la Bégude, Pré-Claux, Rapiamus...). L’aqueduc de la Siagnole à Fréjus est achevé ainsi que le réseau de voirie (Voie Julia Augusta). La paix romaine favorise le peuplement de la plaine : autour des « villas » se créent de véritables hameaux.

 

Après cinq siècles, l’empire s’effondre. Les Ostrogoths déposent le dernier empereur en 476. Des vagues de Barbares ont envahi la Provence et l’Italie utilisant les voies consulaires. Les « villas » romaines sont pillées et rasées, les moines des prieurés se replient à l’abbaye Saint Victor de Marseille. Ils confient leurs terres à des laïques qui s’intitulent Seigneurs et ne cessent de batailler. Les luttes seigneuriales, les incursions des pirates barbaresques et les occupations sarrasines, incitent les populations à réoccuper les oppida pour se mettre à l’abri. Cependant, durant tout le Moyen Age, un réseau de pistes muletières tracées au cœur de l’arrière pays, à couvert des massifs littoraux, permettra le maintient des passerelles commerciales de l’Adriatique à la Catalogne.

 

Seigneurs Catalans et période Angevine.

 

Nous sommes en 1032 lorsque apparaît le nom de Tourrettes dans les cartulaires du monastère de Lérins, puis de Saint Victor de Marseille en 1043, date de la construction de l’église St. André. Le « château », édifié par son « seigneur », Géraud Palliol, à la même époque, n’a sans doute été qu’une sorte de fortin dominé par des tour de bois (torretas) à l’origine du nom du village.

Romée de Villeneuve, gentilhomme catalan de la cour d'Alphonse 1er  d’Aragon, après avoir conquis Nice au début du 13ème siècle, consolide le château et organise le village en « parage ». Ainsi débute l’administration de la région par ses descendants.

L’an 1245 inaugure la période Angevine. Le mariage de Béatrix, héritière de Provence, avec Charles d’Anjou, frère de Saint Louis, signe une ère de forte prospérité et de croissance. Stabilité et paix sociale font délaisser les places fortes et la population se réinstalle dans les hameaux de la plaine.

Après la peste noire de 1348, puis les troubles de la Ligue d’Aix, la paix permet à la croissance de revenir. Les villages se repeuplent grâce à des étrangers que l'on va chercher en Italie, dans la région de Pigna (vallée de la Nervia). Après la disparition du bon roi René, la Provence est rattachée à la France en 1482.

 

Des Guerres de Religion à la Révolution.

 

Lors des Guerres de Religion, les premiers troubles éclatent à Castellane contre l’installation d’une église réformée. Tourrettes, gagnée à la cause protestante est bombardée et anéantie par les Ligueurs (1590).

Elle est reprise en 1592 par le duc d’Epernon qui restitue le domaine à ses propriétaires. Dès lors, les seigneurs occuperont la maison de la bourgade dite « le château », abritant aujourd’hui l’hôtel de ville. La « forteresse » ne sera jamais reconstruite.

Le 5 juin 1793, Louis-Henri, colonel du régiment Royal Roussillon, celui que le roi nommait « le plus bel homme de son royaume », dernier des comtes de Tourrettes, marquis de Trans, périt sur l’échafaud à Paris.